Roue de Fortune et Fortuna
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- Fortuna des Carmina Burana
- Présence des mêmes "phylactères" que ceux de la Roue de Fortune du Tarot Visconti-Sforza : Regno, je règne Regnavi, j’ai régné Regnabo, je règnerai Sum sine regno : je suis sans royaume.
- la Roue de Fortune du Tarot Visconti-Sforza
- Présence des mêmes "phylactères" que ceux de Fortuna des "Carmina Burana" : Regno, je règne Regnavi, j’ai régné Regnabo, je règnerai Sum sine regno : je suis sans royaume.
- La rota de fortuna
L’iconographie ancienne de "Fortuna" des Carmina Burana [1] ramènerait en fait, au-de-là de ces clercs itinérants épicuriens goliards [2] ou vagabonds bateleurs épicuriens (vite condamnés par l’Eglise Catholique Romaine), aux Troubadours occitans exilés en Italie comme Ferarin de Ferrare après la Croisade des Albigeois - même leur parenté avec les Béguines fut parfois soupçonné comme le souligna Guillaume Arnaud.
Comme le dit Michel Yvon, directeur du Le Centre de Recherche et d’Expression des Musiques Médiévales :
"ces grands passeurs allaient très souvent, de gré ou de force pour accompagner leurs protecteurs, du côté de Tripoli, de Jérusalem, et qu’ils étaient ainsi en contact avec des musiciens du Moyen-Orient ou du Maghreb. De même qu’en voyageant, ils étaient inspirés par d’autres formes artistiques, la peinture, l’architecture.
- La Roue de Fortune - Visconti-Sforza
Par ailleurs, et ce qui joue un rôle primordial dans le trobar [3], c’est la connaissance inter-textuelle étalée sur deux siècles. Quand Guiraut Riquier écrit, à la fin du XIIIe siècle, nous constatons, aujourd’hui, qu’il avait la connaissance, à la fois dans ses textes et dans ses mélodies, de 200 ans de compositions, et d’invention de trobar.
Guiraut Riquier a passé 25 ans à la cour d’Alphone El Sabio, en Castille, côtoyant des musiciens espagnols, portugais, arabes. Dans les « Cantigas de Santa Maria », il y a des références nombreuses aux troubadours, des passages hérités de 150 ans de leur présence en Méditerranée !
On retrouve le même phénomène de contrefacta musicaux avec les « Carmina burana » ou les chansons de goliards.
Autre point à considérer :
l’information circulait, les troubadours étaient chantés, bien-sûr, mais l’on peut dire qu’ils étaient également "édités", dans le sens où les jongleurs leur "achetaient" des chansons, que l’on retrouve ensuite reproduites, avec d’ailleurs des versions variables, sur des manuscrits copiés, en Languedoc , Italie, Espagne, Nord de la France, etc.
Ferarin de Ferrara fut l’un de ces anthologistes italiens, et troubadour lui-même, qui légua nombre de cansos de troubadours occitans, pour la plupart exilés après la croisade contre les Albigeois."