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Tarot et néo-pythagorisme

Les Tarots dits de Marseille de même que les Tarots à  Jouer qui les précédèrent dérivent tous d’un modèle structural unique :
– Un ensemble de 78 cartes comportant 22 sujets allégoriques (arcanes majeurs) et 56 arcanes mineurs dont 16 honneurs et 40 cartes numérales


« Ce jeu qui est composé de soixante & dix-huict Cartes, se peut distribuer en cinq bandes, la première & la plus noble de toutes appellée triomphes qui sont au nombre de vingt-deux : & les quatre autres couleurs sont nommées d’espées, bastons, couppes & deniers, chacune desquelles a quatorze cartes : Sçauoir le Roy, la Royne, le Cheualier, & le Faon, qui s’appellent aussi les quatre honneurs & le reste depuis le dix iusques à  laz » (Règle des tarots de 1637 publiée par Thierry Depaulis, probablement en usage dès 1585« .

L’histoire du tarot n’est pas close et tout n’a pas encore été dit, loin s’en faut.

Datation de la structure classique du Tarot

L’on conviendra de nommer « Tarot » un ensemble de 78 cartes comportant 22 sujets allégoriques, 16 figures réparties en quatre emblèmes et 4 fois 10 cartes numérales, depuis l’As jusqu’au 10 tel que :

– Décrit dans La Régle du tarot à  Jouer de 1637 probablement en usage dès 1585 ; l’Ancien Tarot italianisant dit de Paris (1600-1650), le Tarot de Marseille de Noblet (1650), le Tarot atypique de Viéville (circa 1650) et le Tarot de Marseille du maître cartier marseillais François Chosson (1672 ou 1762 ?). La plus ancienne référence en France à  une telle structure semble être le Tarot de Catelin Goeffroy de 1557.

La plus ancienne référence en France à  une telle structure semble être le Tarot de Catelin Goeffroy de 1557. Toutefois, l’on peut raisonnablement penser que Rabelais faisait référence à  un tel ensemble quand il écrit, en 1534, le mot « taraux ».

Thierry Depaulis offrit, en 2004, dans la référence d’Avignon, la date de 1505

Plus anciennement, c’est à  l’humaniste italien Boïardo que revient le mérite de faire référence littéraire explicite à  un tel corpus probablement aux alentours de 1461.

Boïardo
Boïardo

Boïardo

Rien n’atteste que la structure classique n’ait pas existé antérieurement mais il n’a a pas d’évidence indéniable. D’éminents historiens penchent néanmoins pour 1451 avec le jeu dit de Visconti-Sforza. Selon eux, le jeu serait incomplet car certaines cartes auraient disparu.

Selon leur thèse, il aurait été à  l’origine composé de 78 cartes. Toutefois cette opinion est actuellement fortement remise en question par certains chercheurs qui considèrent le Visconti-Sforza, non comme spécifique d’une structure 78=22+14×4 mais comme une structure 70=5×14. Ils argumentent principalement sur l’existence d’une telle structure (70=5×14*) attestée notamment encore en 1457.

(*) 70=5×14
– Cette découverte est à  porter au crédit de Autorbis qui initia la recherche et spéciquement à  Ross Sinclair Caldwell. De plus amples informations à  découvrir sur le site de recherches historiques internationales : Trionfi

En effet, si nombre des Triomphes du Tarot sont bien présents à  ces dates et même antérieurement, rien n’atteste, de façon non-ambigà¼e, qu’il s’agissait d’un ensemble organisé de 22. Comme expliqué précédemment, le jeu demeurant du Visconti-Sforza ne constitue pas une évidence au sens historique du terme : Il ne contient pas les 22 en intégralité. Le fait que l’on suppose raisonnablement que certaines cartes aient disparu de ce jeu comme dans d’autres jeux appartenant à  la même famille ou à  des proches, ne constitue qu’une inférence rationnelle, non une preuve avec caractère d’évidence scientifique.

C’est avec les poèmes de Boïardo que la première référence littéraire explicite aux 22 est attestée. La datation est chose délicate, mais on pense que cela se situerait circa 1461 voire ultérieurement. Du reste, la même prudence doit être de mise quand on cherche avec certitude à  dater l’apparition d’une telle structure de façon incontestable en France. C’est avec Catelin Goeffroy que la liste des 22 Atouts peut être considérée comme historiquement attestée, soit 1557 Avant, l’on inférera que Rabelais sans doute y faisait-il référence en 1534. De même, l’on considérera que la référence de 1482 donnée par Sir Mickael Dummet pour l’apparition du Tarot en France est sujette à  caution car s’il y est question de Triomphes, leur nombre exact n’est pas précisé comme l’ont souligné Mickael Hurst, Ross Sinclair Caldwell et Huck Meyer.

Alors que les historiens situent la période probable de constitution du corpus du Tarot entre 1420 et 1480 (1451 pour le Tarot Visconti-Sforza), nous avons situé notre étude dans la période entre 1461 et 1557 au sens large, probablement entre 1461 et 1505.

C’est à  cette période cruciale que la structure 78(22+56) devient prépondérante sur les autres structures concurrentes telle que la 70(5×14) par exemple.

Or, cette structure des 78 = 22+40(4×10)+16(4×4) semblerait relever de l’arithmologie pythagoricienne. »
:
– Les mathématiques pythagoriennes étaient connues dès le Moyen Age dans l’Occident latin notamment avec Fibonacci ou Leonard de Pise (1170-1250) proche de l’empereur Frédéric II mais leur propagation connut son apogée lors de la Renaissance italienne notamment avec les apports des lettrés byzantins.

L’Empereur byzantin séjourne à  Milan en compagnie du duc de la ville Filippo Maria Visconti pendant l’année 1424 et l’influence de l’hellénisme byzantin deviendra prépondérant avec le Congrès de Ferrare-Firenze dans les années 1439…

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Le jeu des 78 cartes du Tarot recèle une structure éminemment pythagoricienne que le lecteur trouvera ici dévoilée intégralement sous forme de projection géométrique. Dans les schémas qui suivent, les arcanes ont été figurés par un losange comme si seul le dos des lames était perçu.

Les 78 cartes = 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12

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Les 16 honneurs = 4 x 4

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Les 40 cartes numérales = 4 x 10

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Les 22 sujets allégoriques = 1+4+7+10

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La Renaissance italienne et le néosyncrétisme platonicien

Si l’on observe le Tarot du point de vue à  la fois historique, sociologique, spirituel et iconographique, on aurait tort tort de ne pas émettre l’hypothèse de correspondences spécifiques avec le courant philosophique du syncrétisme de la Renaissance florentine.

Une idée s’élabora alors, selon laquelle la révélation platonicienne engendrerait seule la vérité irrévocable :

« Révélation primordiale de Dieu aux premiers hommes qui peuplent la Terre, révélation dont on retrouve trace dans toutes les anciennes religions et qui est interprétable en termes platoniciens. »

Cela signifiera que pour Marsile Ficin, tout comme pour Pic de la Mirandole :

« Hermès Trismégiste, Zoroastre, Moïse et Orphée étaient au même titre dépositaires d’une seule vérité occulte… Cette vérité s’exprime dans la magie néo­platonicienne et arabe ainsi que dans la kabbale juive. »

Les philosophes byzantins chassés de Constantinople seront la source d’une nouvelle richesse pour le syncrétisme platonicien. Ceci arriva peu avant que les Turcs ottomans conduits par Mehmet II le Conquérant ne conquissent Constantinople en 1453, dix années avant la chute définitive de l’Empire Byzantin en 1463.

à€ partir de 1438, le congrès de Ferrare et de Florence constate des échanges plus importants entre les intellectuels latins et byzantins.

« Les contacts entre Grecs et Latins s’accentuent (…) Bon nombre de savants et de lettrés byzantins émigrent vers l’Occident dès le début du XVe siècle et avant tout vers l’Italie où le congrès de Florence fut un exceptionnel point de rencontre. »

(Ces derniers) « transportèrent avec eux bon nombre de manuscrits dans lesquels une majorité d’œ“uvres antiques… les apports permirent de partir à  la redécouverte des textes grecs de l’Antiquité ».

Alain Ducellier, Les Byzantins

Parmi ces byzantins, le cofondateur de l’université de Constantinople, Jean Argyropoulos, arrive en Italie en 1434 pour enseigner à  Florence. Non moins illustre, Gémiste Plethon y demeure en 1440. Ses thèses, voisines du platonisme absolu, stimuleront l’humaniste et fondateur de l’Académie platonicienne, Marsile Ficin. La période, dorénavant, encourage le syncrétisme néoplatonicien spécifique à  la Renaissance italienne.

L’effort d’une synthèse religieuse fut enfin réalisé, imprégnée comme le dit Georges Bataille, dans la Théorie de la religion, par « le souci de faire la somme de ce qu’ont révélé des possibilités religieuses séparées et de faire du contenu qui leur est commun le principe d’une vie humaine élevée à  l’universalité ».

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Les 22 lames par rapport aux 56 lames sont une pyramide dans le plan comme vue de haut :
– Une pyramide « intelligible » que matérialisent et incarnent dans les quatre éléments sur Terre les 56 arcanes
– En effet, le nombre pentagonal 22 des arcanes majeurs dessine dans le « plan » une pyramide virtuelle que matérialisent dans « l’espace » les arcanes mineurs.

Les 4 tétractys correspondant aux 40 cartes numérales sont des triangles équilatéraux de base 4. Réunis par un sommet commun, ils permettent d’obtenir la pointe de la pyramide tandis que le carré de base 4 des 16 honneurs en dessine le socle.

Il s’agit d’une pyramide composée de 4 faces verticales ( les 4 tétractys des 40 cartes numérales) et d’une base horizontale (les 16 honneurs).

– L’ensemble forme dans l’espace un LOSANGE, quelque peu analogue à  celui du peintre Alberti..

Lozange d'Alberti
Lozange d’Alberti

Cette figure est celle dessinée par le célèbre Alberti circa 1435 , peintre de la Renaissance qui, outre sa présence au Congrès de Ferrare-Florence de 1438-39, se passionna, entre autres, pour les proportions et médiétés pythagoriciennes.

De plus, en 1505, dans ‘L’Ecole d’Athènes », le peintre Raphaël, offre une spendide vision de la tablette de Pythagore

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Ce qui soulève davantage l’intérêt, c’est que Raphaël dans la peinture de L’Ecole d’Athènes met en scène sous les traits de Protogenes le peintre Timoteo da Urbino ou Timoteo Viti, frère de Pier Antonio Viti, qui collabora avec Boïardo chez qui se trouve la plus ancienne référence littéraire aux 78 cartes du Tarot : 22+56=78.
L’Ecole d’Athènes à  laquelle renvoie en réalité Raphaël est celle des néo-platoniciens gravitant autour du cercle relationnel de Boïardo.

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Protogenes ou Timoteo Viti n°20

Un ultime indice est donné dans la présence du Triangle de base 12 sur la première page de L’Almagest de Ptolemée sur la version de Venise de 1515 ; l’ouvrage avait été traduit par le Byzantin George Trebizond entre mars et décembre 1451 d’abord à  l’intention du Pape Nicolas V, mais, différends entre les deux hommes portant sur la qualité de la traduction : Le manuscrit très élaboré avec plusieurs figures dessinées en couleurs sera finalement dédicacé au Pape Sixtus IV par le fils de Goerge Trebizond, Andreas.

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Comparer avec :

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La suggestion initiale ici est, car il n’y a que 12 lignes sous le nom Almagest

12+11+10+9+8+7+6+5+4+3+2+1 = 78

Vu depuis sa pointe renversé, le Triangle équilatéral de base 12 se comprend comme :

La première ligne : 1 point
La seconde : 2 points
Donc, quiconque au fait de l’arithmologie pythagoricienne, lira :

La troisième ligne : 3 points

La douzième ligne : 12 points

Donc :

1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12=78

Le Nombre d’Or et le Tarot

Luca Pacioli et le Nombre d’Or

La divine proportion platonicienne de Luca Pacioli est à  situer dans un contexte plus large qui dépasse la structure classique 78=22+56 du Tarot.

Tarot de Mantegna
Tarot de Mantegna
Tarot de Durer
Tarot de Durer
Tarot de Durer
Tarot de Durer

Lazarelli - Saturne
Lazarelli – Saturne
En effet, il convient d’y associer les « Tarots » néo-platoniciens attribués à  Mantegna (1470) voire à  Lazarelli (1471 – ? ) et à  son héritier Dà¼rer (entre 1494-1514)

[ Excellente synthèse constamment mise à  jour par Autorbis sur les liens unissant les 27 allégories « platoniciennes » de Lazarelli (Auteur ou continuateur du Tarot dit de Mantegna – ? ) à  la théorie platonicienne exposée par Platon dans le Timée :
– « Franchino Gaffurio (also Gafori, 1451 – 1522) »
– « Connected Muses with the Spheres of Planets as Lazzarelli
http://trionfi.com/0/g/32/) »
]

Luca Pacioli
Luca Pacioli

Cette proportion « dorée » sera aussi appelée « divine proportion » car les pythagoriciens y voyaient la marque du verbe divin dans sa création du Vivant.

En effet, le nombre d’or ou Phi est une proportion parfaite asymétrique qui régente le monde minéral, végétal, animal et humain.

En fait, la connaissance de cette divine proportionne ne saurait donc être seulement datée du franciscain Luca Pacioli et de son traité « Divina proportione ». Il dit lui-même avoir pleine conscience d’une science très secrète « secretissima scientia » :
– Luca Pacioli reçoit cet enseignement de son maître Piero della Francesca (1416-1492)

« Luca Pacioli (env. 1450-1514) est originaire de Borgo San Sepolcro comme Piero della Francesca. Moine franciscain, théologien, il enseigne avec talent les mathématiques dans de nombreuses villes italiennes et se lie d’amitié avec certains des plus éminents esprits de la Renaissance : Alberti, Piero della Francesca et Vinci. Son œ“uvre majeure, « Summa di arithmetica, geometrica, proportione et proportionalita », véritable encyclopédie mathématique, publiée en 1494, lui assure la célébrité. En 1509 est imprimé à  Venise « De Divina Proportione » (1) dont le manuscrit avait été offert plusieurs années auparavant à  Ludovic le More, Duc de Milan. Illustré par Léonard de Vinci, l’ouvrage comprend une partie principale consacrée à  l’étude des propriétés de la proportion suivi d’un court traité d’architecture, du tracé d’un alphabet antique, et du « Libellus », une suite d’exercices mathématiques portant notamment sur les polyèdres réguliers  »
Michel Gardes

Un « vrai trésor caché »

C’est ainsi que la première dédicace de l’œ“uvre désigne la Divine Proportion, « trésor d’un précieux et si rare secret« , selon Daniel Caietano auteur de la seconde dédicace.

Le sous-titre est plus explicite, il s’agit d' »une œ“uvre nécessaire à  tous les esprits perspicaces et curieux, où chacun de ceux qui aiment à  étudier la Philosophie, la Perspective, la Peinture , la Sculpture, l’Architecture, la Musique et les autres disciplines mathématiques, trouvera une très délicate, subtile et admirable doctrine et se délectera de diverses questions touchant à  une très secrète science « . Nous ne sommes donc pas en face d’un pur traîté de science mathématique au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Dans l’esprit de pacioli, le terme a une acception plus large : « Pour notre propos, par sciences et disciplines mathématiques, nous entendons Arithmétique, Géométrie, Astrologie, Musique,Perspective, Architecture et cosmographie ainsi que toutes les sciences qui en dépendent » (chap. III).

Ce sont d’ailleurs des considérations de théologie chrétienne qui justifient aux yeux de l’auteur, l’importance accordée à  la dite proportion dont les caractéristiques « concordent avec les attributs qui appartiennent à  Dieu…
– Le premier est l’unicité…
– le second attribut concordant est celui de la Sainte Trinité ; c’est-à -dire que, de même qu’en Dieu une seule substance réside en trois personnes, le Père, le Fils et l’Esprit Saint,de la même façon, il convient qu’un même rapport ou proportion se trouve toujours entre trois termes
« .
– Troisième attribut : « De même que Dieu ne peut se définir en termes propres et que les paroles ne peuvent nous le faire comprendre, ainsi notre proportion ne se peut jamais déterminer par un nombre que l’on puisse connaître, ni exprimer par quelque quantité rationnelle, mais est toujours mystérieuse et secrète, et qualifiée par les mathématiciens d’irrationnelle« .
– Quatrième attribut : « De même que Dieu ne peut jamais changer et est tout en tout et tout entier dans chaque partie,de même notre présente proportion est toujours la même et toujours invariable…« .
– Cinquième attribut : « De même que Dieu confère l’être à  la Vertu Céleste appelée Quinte Essence, et par elle aux quatre autres corps simples, c’est à  dire aux quatre éléments Terre, Eau, Air et Feu… de même notre sainte proportion donne l’être formel au ciel même, selon Platon qui dans son Timée attribue au ciel la figure du corps appelé dodécaèdre… lequel ne se peut former sans notre proportion… » et Pacioli de montrer les propriétés des cinq corps platoniciens circonscrits dans la sphère »
Michel Gardes

Les 5 corps platoniciens
Les 5 corps platoniciens

Or, les 4 tétractys correspondant aux 40 cartes numérales sont des triangles équilatéraux de base 4. Réunis par un sommet commun, ils permettent d’obtenir la pointe de la pyramide tandis que le carré de base 4 des 16 honneurs en dessine le socle.

Il s’agit d’une pyramide octaédre ou Octaèdron, l’un des 5 corps platoniciciens, composée de 4 faces verticales (les 4 tétractys des 40 cartes numérales) et d’une base horizontale (les 16 honneurs).

De plus, le Nombre d’or régente les rapports entre les nombres clés du tarot 22 et 56 :
– 22 x Phi = (56xracine de Phi) : 2

[56:2=28=22 x racine de Phi]

La valeur de Racine de Phi étant donnée par le partage en moyenne et extrême raison :

– 356:280=280:220 = racine de Phi

Phi valant : 356:220=220:136 = Phi

Le compte pythagoricien du nombre d’emblèmes sur les 40 arcanes numériques donne exactement le chiffre : 4 fois 55 emblèmes soit 220.

Bâtons 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 = 55
– Deniers 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 = 55
– Epées 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 = 55
– Coupes 1+2+3+4+5+6+7+8+9+10 = 55

Total des 40 arcanes numériques : 4 x 55 = 220

Les 16 honneurs restants (56 arcanes mineurs = 40 cartes numérales et 16 figures) comptés depuis le premier jusqu’au seizième donne le chiffre 136.

1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12+13+14+15+16 = 136

Le nombre 136 (pas 134 ni 135) est précisément
le chiffre qui manque à  220 pour créer la somme de 356.

220 + 136 = 356

En quoi ces considérations relèvent-elles spécifiquement de Platon ?

« Rien n’est aussi special à  la philosophie pythagoricienne que l’usage des symboles tels que l’on emploie dans la célébration des mystères.
C’est là  une manière de Parler qui tient à  fois du SILENCE et du DISCOURS
 »
Plutarque

1) Les 4 éléments

Platon expose dans le Timée la théorie pythagoricienne de la genèse du CORPS DU COSMOS par le DEMIURGE.

« D’abords que le FEU, la TERRE, l’EAU et l’AIR soient des CORPS, cela est sans doute évident pour quiconque.
Or, l’ESSENCE du CORPS possède toujours l’EPAISSEUR.
Mais toute épaisseur enveloppe nécessairement la nature de la SURFACE. ET TOUTE SUFACE DE NATURE RECTILIGNE EST COMPOSEE DE TRIANGLES »

Ce sont les QUATRE ELEMENTS qui structureront le globe dont la nature est sphérique.

« Le Démiurge a placé l’Air et l’Eau entre le Feu et la Terre.
Ces éléments sont au nombre de 4 et ont formé le Corps du Cosmos.
Marmonisé PROPORTIONNELLEMENT, celui-ci est AMITIE. »

Les 4 Tetractys sont comme le CORPS du Monde platonicien.

2) Les 4 x 4 sont un cercle zodiacal :
– Enceinte externe = 12
– Enceinte interne = 4 (l4 angles du Zodiaque)

Selon la théorie platonicienne « 12 est le nombre de la perfection. Il trouve son expression dans le dodécaèdre, la figure solide à  12 côtés égaux qui, de tous les corps solides, se rapproche le plus de la spère, et qui, à  ce titre, symbolise les formes de la matière …
La sphère étant à  l’image du Cosmos, il s’ensuit que douze est le nombre appropié pour sa division.
Et la Roue Zodiacale a donc été divisée en 12 parties égales qui sont les 12 signes du Zodiaque
 »
J. DORSAN

Roy d'épée
Roy d’épée
Peut-être que le mystérieux Jupiter en Sagittaire qui orne le trône du roi d’Epées du tarot de Marseille serait une réminiscence de cette symbolique…

3) Les 22 arcanes majeurs du nombre pentagonal 22 disposées en une virtuelle pyramide octaèdre renverraient alors à  l’énigmatique Ame du monde de Platon…

En guise de conclusion, je voudrais insister sur le fait que ces éléments de réflexion constitue une recherche historique et symbolique qui, pour autant, ne se présente aucunement comme une évidence historique mais comme une théorie que d’aucuns considéreront comme possédant un coefficient plus ou moins grand d’entrophie c’est à  dire d’incertitude quant à  sa probabilté.

Epilogue

Toutefois, je considère que la théorie d’une matrice néo-pythagoricienne devient de plus en plus plausible si l’on considère (que) :
1)Boïardo était l’oncle de Pic de la Mirandole
2)Le jeu dit de Sola Busca comportait dès 1491 quelque 22 honneurs
3)L’indéniable empreinte néo-platonicienne du pseudo Tarot dit de Mantegna
4)Les influences néo-platonicennes spécifiques de la Cour d’Este.

Enfin, l’on m’objecta souvent que, si tel avait été le cas, il y aurait trace indéniable d’une telle influence du pythagorisme sur les jeux ultérieurs – et ce, avant les « mythologies » ésotériques des Court de Gébelin et Comte de Mellet…

C’est désormais chose faite et je remercie Ross Caldwell d’avoir porté à  ma connaissance le document suivant :
– En effet, en 1582, Jean Gosselin, libraire du Roi de France, assimilera les quatre couleurs des cartes à  jouer aux quatre éléments pythagoriciens [Eau, Air, Terre, Feu] dans « La Signification de l’ancien jeu des chartes pythagorique et la déclaration de deux doutes qui se trouvent en comptant au jeu de paume, lesquelles connaissances ont été longtemps cachées par cy devant : mais depuis peu de jours sont retrouvées et expliquées par I.J. »
[Lhôte, « Histoire des jeux de Société », note 18 page 652, et 663., cité par Pratesi et porté à  notre connaissance par Ross Caldwell : (Pythagorean cards and early elemental correspondences)]

Copyright Alain Bougearel


Notes

1)Boiardo et les frères Viti

1.1
« Pier Antonio Viti Da Urbino wrote a Commentary to the Boiardo Poem
painted a Boiardo Tarocchi

Pier Antonio Viti da Urbino These historical informations are
summarized from R. Renier, Tarocchi di Matteo Maria Boiardo, in Studi
su M.M.Boiardo, Bologna
<>, Zanichelli 1894,
pp.229-259 and from Tarocchi (a cura di Simona Foà ) Roma 1993.
Pier Antonio Viti da Urbino, brother of the more famous painter
Timoteo Viti, one of the masters of Raffaello, was born around 1470
from Bartolomeo and Calliope Alberti; he had another brother,
Pompilio. His wife was Girolama di Andrea di Lodovico Staccoli, from
a noble family of Urbino; after her husband’s premature dead she went
to the monastery of S. Chiara. Timoteo Viti married in 1501 Girolama
di Guido Spaccioli, sometimes confused with the widow of his brother.
Pier Antonio was a doctor (medic) and substained with honour the
office of gonfaloniere (literally means a Herald; in medieval italian
Communi, the Gonfaloniere was one of the main dignitaries of State,
the chief of civil or justice magistrate order) in 1492 and 1498. He
died young in his native town the 26 of november 1500 [As in
Pungileoni, Elogio storico di Timoteo Viti, Urbino, 1835, pp. 3-4.].
Otherwise, he was known as a fun loving person. Describing the fool
of tarocchi he said: « et da ciಠche bono principio sia per me dato,
de quello che è a me, per quello che se ha dicto, simillimo,
incomenzarಠ» (I will begin from the one figure more similar to me).
And also, excusing himself for the large space dedicated to the fool,
he said that it was because of that figure was his relative: « per
essermi de sangue assai congiunta ». Father Vernaccia, whose
biographical notes were at Renier times in ms. Oliveriano 1145, said
that one of his descendants, Gio. Maria Antonio Viti had a manuscript
of Pierantonio Viti’s « capitolo in quarta rima (sic), in cui colla
figura del giuoco delle carte rappresenta quattro passioni dell’
anima: cioè l’ amore, la speranza, la gelosia, il timore » (a poem in
rhymes in which four soul’s passions are represented through the
playing card’s tarocchi figures: Love, Hope, Jealousy and Fear. So in
Pungileoni, Op. cit., p. 3). The information is wrong, for the author
of the « codicetto antaldiano » [the old march. Antaldo degli Antaldi
inheredited the goods, and also the manuscripts of Viti’s familiy,
when it was extinguished) was Boiardo, not Viti. Even if in the poem
is not mentioned the name of the author, Viti never said he was the
writer of the work, and in two places of it (pp. 315 and 333 of Le
poesie volgari e latine di Matteo Maria Boiardo riscontrate sui
codici e su le prime stampe da Angelo Solerti, Bologna, Romagnoli-
Dall’Acqua, 1894) he spoke of the author of the Capitolo in third
person. Viti simply explained the Scandiano’s count poem in his
Illustrazione dedicated to a lady of Urbino’s’court, maybe Elisabetta
d’ Urbino, the Duchess, or Emilia Pia her intimate confident and
friend or another anonimous Madonna. The meaning of his work was to
use it for a verbal game with tarocchi. « E da questo dar di carte che
tocar deve a chi per sorte ha la migliore, nascie il primo piacere:
perciಠche ognuno lege li versi che nelle carte sue sono e mostranli
a li compagni. Et in ciಠsi vedono a le volte a donne et omini venire
terzetti che sono grandemente al proposito loro, e di gran riso de
chi gli ascoltano » (Tarocchi (a cura di Simona Foà ) Roma 1993, p.60).
The first pleasure came from the distribution of the cards, made by
the one who has the better: every one read the verses in his cards
and show’em to the companions. And sometimes the tercets are so
appropriate that the friends laugh heartily. »
Composed and translated by Raimondo Luberti

1.2
« The Tarocchi by Boiardo were composed also with the
purpose of creating a « verbal game » (which, however,
does not require a deck of cards necessarily). In
fact, Pier Antonio Viti refers to a « verbal » way to
play with Boiardo’s Tarocchi when in the end of the XV
century, in the illustrations with which he had
provided one of the games one could play with that
particular deck of cards, he says: << And from this distribution of the cards, dealt by whoever picks the best by chance, the first pleasure arises: in fact everyone reads the verses on their cards and shows them to the other players. This way, it often occurs to a lady or a gentleman to pick tercets which are highly appropriate for them and stir laughter in those who are listening " Mari Hoshizaki

(2) Lothar et Ross Sinclair Caldwell

De plus amples informations à  découvrir sur le site de recherches historiques internationales : Trionfi

1.1
This entry is of great importance for the 5×14-theory cause of the mentioned « 70-cards ». When we detected the existence of this document, final doubts about the theory droped from the table. I’ve had heard from « 70 cards » in Ferrara, but had imagined, that the entry was from aroud 1445. When it turned out, that the note was as late as 1457 all my imaginations about the state of the early Trionfi decks turned out to be true.
Also of importance is the declaration of the worth of « one ducato », which is according to the note equal to 56 soldi or 2 4/5 lira (1 lira = 20 soldi). The most worthful playing card deck in Ferrara was produced in 1423 for 40 ducatos (which should be according to the above note 112 lira). This is a horrible price in relation to that what Sagramoro got for his decks, but looks small in relation to the unbelievable high price for the Michelino deck (1500 ducatos).
This is the first (and best paid) production done by Gherardo di Andrea da Vizenza, who dominates the card production scene in Ferrara from 1457 – 1463. Gherardo is already a relatively old man in 1457, when he replaced Sagramoro, the major card producer in the Ferrarese account books from 1422 – 1456, being recorded as active as artist together with his father already in 1424. Two old men, Sagramoro and Gherardo, as the leading Trionfi card painters – this might indicate, that Trionfi cards were prefered to be painted in an oldfashioned style.
In July 1457 Galeazzo Maria Sforza (13 years old) visited Ferrara. From here he wrote a wrote a letter to his father, that they played cards and visited the tennis court. The document is of some importance to the history of tennis, Galeazzo became a sponsor of the sport later. Probably the card production noted above relates to the preparations for this visit.

1.2
Ross Gregory Caldwell researched the Galeazzo visits: Pizzagalli says that Galeazzo Maria left Milan on the 19th of July. The next day (20) he wrote his father from Pavia, asking if he could take two French books with him. Then followed a two-day journey to Ferrara. He must have arrived the 22nd or 23rd of July. He stayed until September 8, so just under seven weeks [Tra due dinastie 164-168].
The Guardaroba entries (Franceschini I,823m-s) mention a good deal of artistic preparation for Galeazzo’s visit, mostly by Gerardo di Andrea da Vicenza. Two packs of trionfi cards are recorded, possibly related to his visit.

21 July, the 70 big trionfi cards (this document 16) (823m)
2 August, Petrecino’s pack of trionfi cards (document 17) (823s)

The Diario Ferrarese doesn’t mention this visit.

His second visit was in 1459, where Ferrara was one of the stops along the way to the Conference of Mantua. Pizzagalli describes it on pp. 180-185. Accompanied by 350 horses (the Diario Ferrarese has 310), the first stop was Parma, April 9.
April 11, Modena.
April 17, Florence [Pope and cardinals are there].
May 4, leave Florence.
May 9, Bologna.
May 17, Ferrara (Diario).
May 25, leave Ferrara.
May 27, Mantua.

A third visit is recorded in the Diario Ferrarese, on August 16, 1461. Galeazzo dines in the home of Ludovico Casella, Borso’s « referendario, » in the company of Ludovico Gonzaga, his son, and Duke Borso.

1.3
1457 [21 July – payment to Gerardo di Andrea da Vicenza]
Maestro Girardo de Andrea da Vizenza dipintore de avere adi 21 de luglio per sua fatura et spesa d’oro fino, coluri, de avere depinto para due de carte grande da trionfi, che sono carte 70 per zogo, le quale sono mese d’oro fitamente, et fate tute de coluri fini et brunide, et depinte de roverso uno paro rosa, uno paro verde. Le quale ebe Piedro de Schiveto per uxo de lo Signore ; de quale dito dimanda ducati 8 del paro, a soldi 56 per ducato, fano lire 22, soldi 8 ; et Galioto li tasa lire 28. Se n’abate soldi 2 per lira, sono 2, soldi 16; resta suo credito…L.25.4.

[Franceschini 1993 n. 823m (p. 485) ; cf. Campori 1874:10 (otherwise 127-128), and Ortalli 1996b:186]

1.4
Preliminary translation
(by Ross Gregory Caldwell)
Maestro Gerardo di Andrea da Vicenza, painter, having the 21st day of July, for his making and expense in fine gold, coloured, for having painted two packs of big triumph cards, which are 70 cards per deck, covered thickly with gold, and made entirely of colours fine and rich, and painted on the reverse one pack red, one pack green. The which had Piedro de Schiveto for the use of the Lord; the which said [Gerardo] asked 8 ducats per pack, at 56 soldi per ducat, totalling 22 lire, 8 soldi; and Galeotto the tax 28 lire. Subracting 2 soldi per lira, which is 2, 16 soldi; remains to his credit … L. 25. 4.

Copyright Trionfi.com

24 réponses

  1. > Tarot et néo-pythagorisme
    Je n’ai personnellement aucun doute sur la diversité des influences dans le milieu dans lequel Tarot a surgi.

    Spécifiquement, je considère aussi qu’il surgit dans un contexte néo–platonicien et néo–pythagoricen très syncretique.

    Il est juste de noter que Pic de la Mirandole, Marciel Ficin et d’autres, révéraient la « sainteté » de « demi-dieux » ; comme Hermes Trismegistus, Zoroastre, Moïse et Orphée – chacun considéré comme étant impliqué de façon ou d’autre dans l’incarnation postérieure du Christ dans le corps de Jésus.

    Il est hors de doute que le nombre 78 est un nombre de base-12 triangulaire, tandis que les 22 peuvent être placés dans un ‘incomplete’ pyramide virtuelle comme vue d’en haut
    – et ce, de façon à  ce que plusieurs des nombres importants dans le Tarot soient en relation avec les figures géométriques de base 4, de telle sorte à  ce que chacun des nombres clés du Tarot soit figuré dans un nombre triangulaire dans un demi-carré.

    Néanmoins, cette considération est partiellement occultée quand le nombre triangulaire 78 est figuré comme un triangle équilatéral de base 12

    A contrario, il convient noter que si le nombre 22 est bien un nombre hexagoal pyramidal, ce n’est ni un
    pyramidal carré ou triangulaire. Toutefois en usant du nombre tétraédal pyramidal 20, on obtiendrait le même impact visuel d’une pyramide qu’avec le nombre pentagonal 22 dessiné sur l’article d’Alain Bougearel.

    Serait-ce là  pourquoi les maîtres-cartiers du Tarot de Marseille ont comme « sorti » du jeu des 22, 2 lames : l’Arcane sans Nom (XIII) et l’arcane XXII , l’arcane sans nombre?

    Il y a donc des points d’accord et des désaccords avec l’auteur de cet essai « Tarot et néo-pythagorisme ».

    1)La structure du tarot est-elle reflétée par la découverte de l’auteur? J’ai peu de doute sur le fait que la structure du Tarot puisse effectivement être représentée dans cette haute vision géométrique. En tant que réflexion néo-pythagoricienne et contemporaine, cette arithmolologie est merveilleuse et mérite d’être plus approfondie.
    Personnellement, je ne conteste pas cette vision.

    2)En revanche, je ne suis pas du tout convaincu que ce modèle précis fut, de quelque façon que ce soit, lié à  la création du Tarot.
    Le fait que des influences aussi diverses que le néo-pythagorisme, le néo-platonisme, la Qabbale et des myriades d’autres étaient présentes à  l’époque de la constitution du Tarot est une chose claire; Cependant que ce modèle spécifique soit aussi influent sur sa rédaction que l’auteur le suppose est loin d’être évident pour moi et me semble peu vraisemblable.

    3)Toutefois, un tel triangle ouvre de véritables avenues pour une recherche ultérieure – et c’est cela qui est important.
    Chaque nombre évoqué par l’auteur est bien sûr pertinent (4,10,12,22,28,56,72et 78) et l’on peut trouver tel texte et telle image d’époque qui y aurait trait, mais pas nécessairement dans le sens entendu par A. Bougearel.

    Il y a donc une différence de taille entre, d’une part, l’importante contribution et découverte d’Alain Bougearel qui reflète des considérations similaires qui elles aussi étaient d’intérêt dans des temps anciens et qui, pour certains d’entre nous; offre une valeur identique dans le présent et, d’autre part, le fait que cette vision spécifique des 78 en un triangle créé par un carré coupé diagonalement de même que ses constituants se décomposant dans les éléments décrits comme 4 x 10, 16, et 22 aient été présents dans l’esprit des rédacteurs lors de la naissance du Tarot .

    Jean Michel David

    Nota bene
    Le Triangle de base 12 ne constitue pas du point de vue strcitement géométrique un Triangle équilatéral bien qu’ayant apparemment 12 points sur chacun de ses 3 côtés

  2. > Tarot et néo-pythagorisme
    Je n’ai personnellement aucun doute sur la diversité des influences dans le milieu dans lequel Tarot a surgi.

    Spécifiquement, je considère aussi qu’il surgit dans un contexte néo–platonicien et néo–pythagoricen très syncretique.

    Il est juste de noter que Pic de la Mirandole, Marciel Ficin et d’autres, révéraient la « sainteté » de « demi-dieux » ; comme Hermes Trismegistus, Zoroastre, Moïse et Orphée – chacun considéré comme étant impliqué de façon ou d’autre dans l’incarnation postérieure du Christ dans le corps de Jésus.

    Il est hors de doute que le nombre 78 est un nombre de base-12 triangulaire, tandis que les 22 peuvent être placés dans un ‘incomplete’ pyramide virtuelle comme vue d’en haut
    – et ce, de façon à  ce que plusieurs des nombres importants dans le Tarot soient en relation avec les figures géométriques de base 4, de telle sorte à  ce que chacun des nombres clés du Tarot soit figuré dans un nombre triangulaire dans un demi-carré.

    Néanmoins, cette considération est partiellement occultée quand le nombre triangulaire 78 est figuré comme un triangle équilatéral de base 12

    A contrario, il convient noter que si le nombre 22 est bien un nombre hexagoal pyramidal, ce n’est ni un
    pyramidal carré ou triangulaire. Toutefois en usant du nombre tétraédal pyramidal 20, on obtiendrait le même impact visuel d’une pyramide qu’avec le nombre pentagonal 22 dessiné sur l’article d’Alain Bougearel.

    Serait-ce là  pourquoi les maîtres-cartiers du Tarot de Marseille ont comme « sorti » du jeu des 22, 2 lames : l’Arcane sans Nom (XIII) et l’arcane XXII , l’arcane sans nombre?

    Il y a donc des points d’accord et des désaccords avec l’auteur de cet essai « Tarot et néo-pythagorisme ».

    1)La structure du tarot est-elle reflétée par la découverte de l’auteur? J’ai peu de doute sur le fait que la structure du Tarot puisse effectivement être représentée dans cette haute vision géométrique. En tant que réflexion néo-pythagoricienne et contemporaine, cette arithmolologie est merveilleuse et mérite d’être plus approfondie.
    Personnellement, je ne conteste pas cette vision.

    2)En revanche, je ne suis pas du tout convaincu que ce modèle précis fut, de quelque façon que ce soit, lié à  la création du Tarot.
    Le fait que des influences aussi diverses que le néo-pythagorisme, le néo-platonisme, la Qabbale et des myriades d’autres étaient présentes à  l’époque de la constitution du Tarot est une chose claire; Cependant que ce modèle spécifique soit aussi influent sur sa rédaction que l’auteur le suppose est loin d’être évident pour moi et me semble peu vraisemblable.

    3)Toutefois, un tel triangle ouvre de véritables avenues pour une recherche ultérieure – et c’est cela qui est important.
    Chaque nombre évoqué par l’auteur est bien sûr pertinent (4,10,12,22,28,56,72et 78) et l’on peut trouver tel texte et telle image d’époque qui y aurait trait, mais pas nécessairement dans le sens entendu par A. Bougearel.

    Il y a donc une différence de taille entre, d’une part, l’importante contribution et découverte d’Alain Bougearel qui reflète des considérations similaires qui elles aussi étaient d’intérêt dans des temps anciens et qui, pour certains d’entre nous; offre une valeur identique dans le présent et, d’autre part, le fait que cette vision spécifique des 78 en un triangle créé par un carré coupé diagonalement de même que ses constituants se décomposant dans les éléments décrits comme 4 x 10, 16, et 22 aient été présents dans l’esprit des rédacteurs lors de la naissance du Tarot .

    Jean Michel David

    Nota bene
    Le Triangle de base 12 ne constitue pas du point de vue strcitement géométrique un Triangle équilatéral bien qu’ayant apparemment 12 points sur chacun de ses 3 côtés

  3. > Tarot et néo-pythagorisme
    Bonjour JMD,
    Merci de cette analyse.
    1)J’accorde volontiers que le nombre 22 est un nombre pentagonal et que l’appelation « pyramidal » ici est impropre.
    2)Je comprends aussi que si l’on construit géométriquement le triangulaire de base 12 (78) depuis un carré coupé diagonalement, le nombre triangualire de base 12 apparaisse alors avec un angle de 90° et deux angles de 45°.
    Il s’ensuit alors que la visualition que je donne de ce traiangulaire de base 12 comme ayant 12 unités de chaque côtés avec ses 3 angles à  60° disparaisse.
    Néanmoins si vous représentez chaque carte par un point, et que vous constrisez depuis le point central représentant la première carte ::
    1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12 = 78, vous obtiendrez soit un traingle rectangle avec comme angles 90° + 45°+45°
    soit la disposition que j’ai offerte avec les 3 angles à  60° et les 3 côtés égaux.
    Votre remarque met en relief qu’une autre disposition du triangulaire de base 12 est possible géométriquement; toutefois, la mienne demeure valable.
    3)Votre doute quant à  ce que cette arithmologie néo-pythagoricienne ait été présente dans l’esprit des rédacteurs du tarot est légitime; mais cela n’affecte en rien la plausibilité de ma théorie. Le coefficient d’entropie que vous attribuez à  ma thèse est faible, c’est tout. Ce coefficient d’incertitude demeure néanmoins totalement subjectif.

    En conclusion, je dirais que je suis très touché par l’intérêt que vous portez à  cette recherche et que je souhaite pouvoir l’approfondir avec vous dans l’avenir.

    Alain Bougearel

  4. > Tarot et néo-pythagorisme
    Bonjour JMD,
    Merci de cette analyse.
    1)J’accorde volontiers que le nombre 22 est un nombre pentagonal et que l’appelation « pyramidal » ici est impropre.
    2)Je comprends aussi que si l’on construit géométriquement le triangulaire de base 12 (78) depuis un carré coupé diagonalement, le nombre triangualire de base 12 apparaisse alors avec un angle de 90° et deux angles de 45°.
    Il s’ensuit alors que la visualition que je donne de ce traiangulaire de base 12 comme ayant 12 unités de chaque côtés avec ses 3 angles à  60° disparaisse.
    Néanmoins si vous représentez chaque carte par un point, et que vous constrisez depuis le point central représentant la première carte ::
    1+2+3+4+5+6+7+8+9+10+11+12 = 78, vous obtiendrez soit un traingle rectangle avec comme angles 90° + 45°+45°
    soit la disposition que j’ai offerte avec les 3 angles à  60° et les 3 côtés égaux.
    Votre remarque met en relief qu’une autre disposition du triangulaire de base 12 est possible géométriquement; toutefois, la mienne demeure valable.
    3)Votre doute quant à  ce que cette arithmologie néo-pythagoricienne ait été présente dans l’esprit des rédacteurs du tarot est légitime; mais cela n’affecte en rien la plausibilité de ma théorie. Le coefficient d’entropie que vous attribuez à  ma thèse est faible, c’est tout. Ce coefficient d’incertitude demeure néanmoins totalement subjectif.

    En conclusion, je dirais que je suis très touché par l’intérêt que vous portez à  cette recherche et que je souhaite pouvoir l’approfondir avec vous dans l’avenir.

    Alain Bougearel

  5. HELLENISME ET ICONOGRAPHIE DES TAROTS
    HELLENISME ET ICONOGRAPHIE DES TAROTS

    L’essai s’est strictement limité au caractère structural du Tarot et a évité soigneusement l’aspect iconographique.

    Toutefois, cet aspect est remarquablement étudié par l’iconographe médiéviste du Tarot, Andrea Vitali auquel j’emprunte les deux extraits qui suivent…

    1)Présence du Panthéon des Dieux Grecs

    « En effet, au cours du Moyen-Age, les dieux antiques restèrent
    présents dans la culture chrétienne, quand bien même avec un
    caractère différent de celui de la divinité. Ils étaient d’une part
    considérés comme des héros qui formèrent les hommes à  de nombreux
    arts, ainsi Minerve la première tisseuse ou Apollon le dieu médecin.
    Une autre conception les envisageait comme les allégories de vices et
    de vertus, et c’est cette interprétation que l’on trouve dans
    certaines cartes des Triomphes.

    Ainsi peut-on reconnaître clairement des vertus telles que la Force,
    représentée par Hercule terrassant le lion Némée, symboles des
    instincts animaux ; l’! Amour représenté par Cupidon s’apprêtant à 
    lancer ses flèches sur les Amants imprudents ; la Prudence,
    représentée par Saturne ; la Pudeur par Diane ; l’Impératrice par
    Vénus ; la Vérité par Apollon qui illumine la Terre de son disque
    solaire. »

    2)Présénce du Divin Hermès

    « Durant l’Antiquité Hermès, associé au dieu égyptien Thoth, fut
    considéré comme l’inventeur de l’écriture et l’auteur de nombreux
    traités magique et religieux. Durant la période de l’Empire romain
    les textes hermétiques furent réinterprétés par l’école d’Alexandrie
    en à‰gypte à  la lumière de la philosophie grecque, en particulier de
    Pythagore et de Platon, tandis que les Pères de l’à‰glise vouèrent un
    grand respect à  Hermès en vertu des analogies avec certains textes
    des à‰vangiles et certains textes qui lui furent attribués.

    En 1460 fut porté à  Cosimo de Médicis, Seigneur de Florence, un
    manuscrit retrouvé en Macédoine et attribué par erreur à  Hermès
    Trismégiste. Cette œ“uvre traduite en 1463 par le religieux et
    philosophe Marsile Ficin fut suivie par les traductions de textes
    platoniciens qui révélaient une conception fascinante du Cosmos.

    Selon cette philosophie, l’Univers converge vers l’Unité divine
    ordonnée selon des degrés de perfection représentés par les cercles
    concentriques des sphères planétaires et célestes. L’homme est
    constitué d’une part divine, l’âme, qui durant son existence
    terrestre peut le conduire à  la contemplation du Bien suprême à 
    travers la pratique des vertus et par le biais de la médiation des
    différentes entités angéliques.

    Une autre dimension philosophique importante supposait que l’Univers
    se reflète dans chaque chose existante. L’homme était envisagé comme
    un monde en miniature, un microcosme identique en tout et pour tout
    au Macrocosme. Les philosophes de la Renaissance, à  partir de Ficin,
    imaginèrent des systèmes complexes de correspondance entre les astres
    du firmament et les différentes parties de l’organisme humain.

    C’est sur la base de tels principes que furent revalorisées la magie,
    l’astrologie et l’alchimie, l’art hermétique par excellence. Ces
    sciences devaient aider l’homme à  comprendre les liens occultes qui
    assurent la cohésion de l’univers et qui influencent le comportement
    humain. Ainsi les divinités astrales antiques, Saturne, Jupiter,
    Mars, Vénus, le Soleil et la Lune, revêtirent à  nouveau le rôle
    d’esprits puissants et redoutables auxquels il était permis
    d’adresser prières et interrogations pour connaître la destinée
    humaine.

    Les amulettes, certains rites et la réalisation d’opérations
    particuliè! res devaient permettre à  l’homme de se défendre contre la
    puissance des astres, également présente dans les pierres et les
    métaux, en obtenant la faculté de la capturer et d’en faire usage
    pour s’élever spirituellement.

    Le poète Ludovico Lazzarelli (1450 – 1500) s’inspira de la
    philosophie hermétique dans une œ“uvre illustrée de figures tirées des
    Tarots dits « du Mantegna », le De gentilium imaginibus deorum et aux
    opérations alchimiques fit également référence l’auteur anonyme des
    Tarots Sola Busca (1490 environ).

    A la même époque certaines images des Tarots furent modifiées sur la
    base des canons de l’iconographie hermétique. Sur les cartes des
    à‰toiles est en effet représentée l’origine astrale de l’âme selon la
    conception platonicienne tandis que sur la carte du Monde est
    représentée l’Anima Mundi qui, selon Ficin, ! serait l’élément
    médiateur entre l’homme et Dieu. »

    Alain Bougearel

  6. HELLENISME ET ICONOGRAPHIE DES TAROTS
    HELLENISME ET ICONOGRAPHIE DES TAROTS

    L’essai s’est strictement limité au caractère structural du Tarot et a évité soigneusement l’aspect iconographique.

    Toutefois, cet aspect est remarquablement étudié par l’iconographe médiéviste du Tarot, Andrea Vitali auquel j’emprunte les deux extraits qui suivent…

    1)Présence du Panthéon des Dieux Grecs

    « En effet, au cours du Moyen-Age, les dieux antiques restèrent
    présents dans la culture chrétienne, quand bien même avec un
    caractère différent de celui de la divinité. Ils étaient d’une part
    considérés comme des héros qui formèrent les hommes à  de nombreux
    arts, ainsi Minerve la première tisseuse ou Apollon le dieu médecin.
    Une autre conception les envisageait comme les allégories de vices et
    de vertus, et c’est cette interprétation que l’on trouve dans
    certaines cartes des Triomphes.

    Ainsi peut-on reconnaître clairement des vertus telles que la Force,
    représentée par Hercule terrassant le lion Némée, symboles des
    instincts animaux ; l’! Amour représenté par Cupidon s’apprêtant à 
    lancer ses flèches sur les Amants imprudents ; la Prudence,
    représentée par Saturne ; la Pudeur par Diane ; l’Impératrice par
    Vénus ; la Vérité par Apollon qui illumine la Terre de son disque
    solaire. »

    2)Présénce du Divin Hermès

    « Durant l’Antiquité Hermès, associé au dieu égyptien Thoth, fut
    considéré comme l’inventeur de l’écriture et l’auteur de nombreux
    traités magique et religieux. Durant la période de l’Empire romain
    les textes hermétiques furent réinterprétés par l’école d’Alexandrie
    en à‰gypte à  la lumière de la philosophie grecque, en particulier de
    Pythagore et de Platon, tandis que les Pères de l’à‰glise vouèrent un
    grand respect à  Hermès en vertu des analogies avec certains textes
    des à‰vangiles et certains textes qui lui furent attribués.

    En 1460 fut porté à  Cosimo de Médicis, Seigneur de Florence, un
    manuscrit retrouvé en Macédoine et attribué par erreur à  Hermès
    Trismégiste. Cette œ“uvre traduite en 1463 par le religieux et
    philosophe Marsile Ficin fut suivie par les traductions de textes
    platoniciens qui révélaient une conception fascinante du Cosmos.

    Selon cette philosophie, l’Univers converge vers l’Unité divine
    ordonnée selon des degrés de perfection représentés par les cercles
    concentriques des sphères planétaires et célestes. L’homme est
    constitué d’une part divine, l’âme, qui durant son existence
    terrestre peut le conduire à  la contemplation du Bien suprême à 
    travers la pratique des vertus et par le biais de la médiation des
    différentes entités angéliques.

    Une autre dimension philosophique importante supposait que l’Univers
    se reflète dans chaque chose existante. L’homme était envisagé comme
    un monde en miniature, un microcosme identique en tout et pour tout
    au Macrocosme. Les philosophes de la Renaissance, à  partir de Ficin,
    imaginèrent des systèmes complexes de correspondance entre les astres
    du firmament et les différentes parties de l’organisme humain.

    C’est sur la base de tels principes que furent revalorisées la magie,
    l’astrologie et l’alchimie, l’art hermétique par excellence. Ces
    sciences devaient aider l’homme à  comprendre les liens occultes qui
    assurent la cohésion de l’univers et qui influencent le comportement
    humain. Ainsi les divinités astrales antiques, Saturne, Jupiter,
    Mars, Vénus, le Soleil et la Lune, revêtirent à  nouveau le rôle
    d’esprits puissants et redoutables auxquels il était permis
    d’adresser prières et interrogations pour connaître la destinée
    humaine.

    Les amulettes, certains rites et la réalisation d’opérations
    particuliè! res devaient permettre à  l’homme de se défendre contre la
    puissance des astres, également présente dans les pierres et les
    métaux, en obtenant la faculté de la capturer et d’en faire usage
    pour s’élever spirituellement.

    Le poète Ludovico Lazzarelli (1450 – 1500) s’inspira de la
    philosophie hermétique dans une œ“uvre illustrée de figures tirées des
    Tarots dits « du Mantegna », le De gentilium imaginibus deorum et aux
    opérations alchimiques fit également référence l’auteur anonyme des
    Tarots Sola Busca (1490 environ).

    A la même époque certaines images des Tarots furent modifiées sur la
    base des canons de l’iconographie hermétique. Sur les cartes des
    à‰toiles est en effet représentée l’origine astrale de l’âme selon la
    conception platonicienne tandis que sur la carte du Monde est
    représentée l’Anima Mundi qui, selon Ficin, ! serait l’élément
    médiateur entre l’homme et Dieu. »

    Alain Bougearel

  7. > Tarot et néo-pythagorisme
    Bonjour,

    Le Docteur Robert O’Neill vient de mettre à  jour son essai relatif aux rapports du Néo-Platonisme et du Tarot d’abord publié dans son excellent livre Tarot Symbolism (1986).

    NEOPLATONISM AND THE TAROT
    Dr. Robert O’Neill

    http://www.tarot.com/about-tarot/library/boneill/neoplatonism

    Citation extraite de l’Introduction :
    « La thèse présentée dans cet essai est que le système philosophique et mystique sous-jacent aux symboles du Tarot (i.e Le Mat et les Triomphes) est neo-platonicien. »
    [The thesis presented in this essay is that the philosophical and mystical system underlying the Tarot symbols (i.e., Fool + Trumps) is Neoplatonic.]

    Citation extraite de la Conclusion :
    « Il y a aussi de bonnes raisons de croire que l’on peut trouver les Mathématiques, l’ Astologie et la Magie Pythagoriciennes dans les premiers Tarots car ces dernières constituaient des parties intégrales de la vision du monde néo-platonicienne »

    [There is also good reason to believe that Pythagorean mathematics, astrology, and magic can be found in the early Tarot since these were integral parts in the Neoplatonic worldview]

    Le lecteur saura apprécier la rigueur historique d’O’Neill qui depuis de nombreuses années soutient la relation Tarot et Néo-platonisme.

    Alain Bougearel

    1. > Tarot et néo-pythagorisme : mises à  jour

      A propos des rapports unissant le Tarot et le Pythagorisme, je tiens à  mettre en valeur l’excellente recherche de John Opsopaus, le créateur du « Pythagorean Tarot », qui, loin d’être concurrente de la mienne, la complète et l’éclaire:

      http://omphalos.org/BA/PT/index.html.

      Le Dr Robert O’Neill, auteur du livre « Tarot Symbolism » ainsi que de plusieurs essais remarquables défendit publiquement nos deux essais en les qualifiant de : [« Doors in the veil »] « Portes levant le voile[du Tarot] »

      Le même Dr. Robert O’Neill écrivit au sujet de la Structure arithmologique :
      [« I now see places where I thought we disagreed – but we were on
      parallel paths and actually agreed »]
      « Je vois maintenant des endroits où je pensais que nous étions en désaccord – alors que nous étions sur des voies parallèles et étions en réalité en accord ».

      Point de vuie partagé par Stuart R. Kaplan, auteur et éditeur de la célèbre « Encyclopedia of Tarot  » qui écrivit à  ce sujet :
      [« The material contained in your booklet is quite interesting to me… »]
      « Les éléments contenus dans votre opuscule m’apparaissent tout à  fait intéressants »

      John Opsopaus et moi-même soulignons notamment la présence de la Tetractys pythagoricienne dans le Tarot ; à  ce sujet, voici ce qu’écrivit Robert Place dont le dernier ouvrage  » The Tarot History,Symbolism & Divination » fut salué par Ronald Decker, Curateur du Musée des Cartes à  Jouer, Cincinnati, Ohio et co-auteur de « A Wicked Pack of Cards » et de « A
      History of the Occult Tarot » avec Sir Mickael Dummett et Thierry Depaulis.

      « Je fus particulièrement fasciné par le diagramme de Bougearel présentant la structure arithmologique du Tarot.
      Il a démontré que le jeu en entier est une extension de la Tetractys Pythagoricienne.
      Les cartes numérales forment chacune 4 Tetractys de 10 points, les figures [ou honneurs] forment une double Tetractys partageant la même base, les Triomphes forment une triple Tetractys qui partage deux côtés de la Tetractys centrale ; ainsi ensemble, elles nous donnent la simple, la double et la triple de même que 4 simples pour le quatrième [Tetractys] qui forment un triangle étendu.
      Cela, il le rapporte à  la pyramide. »

      Alain Bougearel a ajouté une nouvelle pierre à  ce savoir (pythagoricien]… »

      [« I was particularly fascinated by Bougearel’s diagram of the arithmological structure of Tarot. He has shown that the entire deck is an extension of the Pythagorean Tetractys. The Pips each form four Tetractys triangles of ten dots, the courts form a double Tetractys that shares a base; the trumps form a triple Tetractys that shares two sides of the center one, and together they give us the single, the double, the triple and four singles for the fourth, which form an extended triangle. This in turn he relates to the pyramid »
      « Alain Bougearel has added another layer to this knowledge… »]

      1. Séquence pythagoricienne des 22 Atouts
        La méthodologie requiert que les Atouts soient disposés comme si l’on ignorait leur valeur iconographique ou ludique en ne tenant compte de leur valeur ordinale c’est à  dire de la première à  la vingt-deuxième position
        1
        2+3+4+5
        6+7+8+9+10+11+12
        13+14+15+16+17+18+19+20+21+22

        Le problème de l’Ordre des Atouts rend complexe et délicate le remplacement des nombres ordinaux du Nombre pentagonal 22 par le sujet allégorique correspondant dans la séquence des triomphes.

        Je suis redevable à  Michael Hurst [http://geocities.com/cartedatrionfi/index.html], lors de son « examen critique » de ma théorie de la séquence des Atouts en 1+4+7+10=22, d’avoir attiré mon attention sur les travaux de Mickael Dummett [ The Game of Tarot and the 1985 FMR article, Tarot Triumphant] ainsi que sur l’analyse du « Problème de l’Ordre des Atouts » de Thierry Depaulis dans « Tarot, Jeu et Magie »
        « Ses analyses [celles de M. Dummett], particulièrement celle publiée dans « The Game of Tarot » ne sont pas si différentes de l’analyse que vous présentez ici.
        (Les différences sont seulement votre bizarre placement du Fou et votre ségrégation du Bateleur.)
        Tous deux, vous divisez les Triomphes au Pape et à  la Mort, ce qui donne un regroupement tout à  fait intelligible des séries en trois types de sujet.
        La seule différence « apparente » entre vos deux analyses, c’est que vous vous concentrez sur ce qui accessoire, le nombre d’images dans chaque groupe, tandis que Dummett se fixa sur ce qui est essentiel, le type de sujet dans chaque groupe »
        (Michael Hurst, LTarot : “Alain’s 1+4+7+10 theory†)
        Que M. Hurst considère comme incident, le Nombre, et comme essentiel, l’Image, n’est pas ici l’important – même si la croyance de M. Hurst en une primauté du Signifié(l’Image) sur le Signifiant (le Nombre)relève davantage de la subjectivité que de l’objectivité : comment sinon rendre compte de la séquence 22 quant il s’agit des poèmes de Boïardo ou des Honneurs du Sola Busca ?
        Rien n’interdit de penser que la prédominance finale de la structure en 78 cartes se décomposant en 22 Atouts, 56 cartes (4×10+4×4) appartienne au registre de la contingence donc du hasard – ces nombres seraient alors purement fortuits et aléatoires. Néanmoins, on l’aura compris, je ne partage pas cette opinion…

        L’important n’est-il pas que l’arithmologie du Nombre pentagonal 22 (aspect quantitatif) coïncide, de façon non fortuite, avec l’analyse historique et symbolique de la série allégorique des Triomphes (aspect qualitatif) ?

        T. Depaulis examine 12 ordres différents issus des “jeux existant actuellement†, “des jeux anciens†et “des sources littéraires†.
        L’analyse des 12 ordres conduit à  la mise en valeur dans la séquence des Triomphes de 3 « blocs » – à  condition de « faire abstraction des 3 Vertus » (Tempérance, Justice et Force) » :
        Séquence 1 :
        Bateleur, Pape/Papesse, Impératrice/Empereur (avec qq. var.)

        Séquence 2 :
        Amoureux, Chariot, Roue de Fortune, Ermite, Pendu (avec qq. Var.)

        Séquence 3 :
        Mort, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Monde, Jugement (avec interversion possible des deux derniers).’

        Mises à  part le positionnement du Bateleur (et celui non mentionné du Math en pénultième et 22 ème position),
        l’analyse de la séries des Atouts en 3 séquences de Dummett et Depaulis offre en effet de surprenantes similitudes avec les 4 enceintes du nombre pentagonal 22 .

        La disposition arithmologique des 22 sujets allégoriques du Tarot classqiue s’avère conciliable avec 2 des trois grandes typologies mises à  jour par Dummett et Depaulis.: les Types B (« la plus ancienne connue »t ; T. Depaulis, op. cit] ) et C(« celle du TdM et de ses descendants comme le Tarot de Besançon et le Taroco Piemontese »[T ; Depaulis, op. cit.] ) .
        « La positon des 3 Vertus au milieu de ces 3 blocs successifs permet de regrouper les 12 ordres différents en 3 grands Types » dites A, B, C. (T ; Depaulis, op. cit.)

        Le Type B :

        [Bagat ?]
        Impératrice/Empereur, Papesse/ Pape

        [Tempérance] Amoureux, Chariot, [Force] Roue de Fortune, Ermite, Pendu [manqueraient + 2 Triomphes ou 2 Vertus peut-être comme Tempérance et Force par exemple?]
        Mort, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Jugement, [Justice], Monde, [Fol] [manqueraient +2 Triomphes comme Justice(Balance de Justice de St Michael lors de la pesée des âmes du dernier Jugement et le FOL ?]

        ***Dans ce cas, la Justice ne serait plus une Vertu mais relèverait de l’imagerie de l’apocalypse chrétienne …

        Le Type C ne pose pas de problèmes majeurs :

        Bateleur
        Papesse, Impératrice, Empereur, Pape
        Amoureux, Chariot, Justice, Ermite, Roue de Fortune, Force, Pendu
        Mort, Tempérance, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Jugement, Monde, Fol

        Nota bene :
        Toutefois, seraient à  exclure du champ d’une telle structure le Type A correspondant au « Tarocchino Bolognese actuel, le Tarot sicilien ( avec des modifications, le Minchiate (id.), le tarot dit de Charles VI et quelques autres jeux anciens » (T . Depaulis, op. cit)

        L’alpha et l’omega de la sequence allégorique : Bagat et Math ?

        Iconographiquement, la disposition pythagoricienne des 22 allégories en quatre enceintes soulève une double interrogation : les places de l’alpha et l’omega de la séquence des Triomphes – à  savoir le Bateleur à  l ‘alpha et le Fol à  l’omega de la séquence.

        L’on notera que le Sermones de l’Ordre B positionne le Bagat en 1ère position et place le Math sur la vingt-deuxième ligne après le Monde, en 21ème position.

        Le Pr Vitali dans « Tarocchi : Arte e Magia » examine les 12 plus anciens ordres du Tarot du XVIè siècle -et ce, depuis 1500 jusqu’à  1585.

        L’ordine del Trionfi nei documenti del sec. XVI (p.120)

        La disposition proposée s’avère conforme avec les plus anciens ordres datés de circa 1500 « Sermones de ludo… » et de 1521 « Pasquinata »

        Anonimo
        Sermones de ludo…
        Circa 1500

        1 El bagatella
        2 Imperatrix
        3 Imperator
        4 La papessa
        5 El papa
        6 La temperantia
        7 L’amore
        8 Lo caro trimphale
        9 La fortezza
        10La rota
        11El gobbo
        12 Lo impichato
        13 La morte
        14 El diavolo
        15 La sagitta
        16La stella
        17 La luna
        18 El sole
        19Lo angelo
        20La justicia
        21El mondo
        22El Matto

        P;Aretino
        Pasquinata
        1521

        1 il bagatella
        2 l’imperatrice
        3 l’imperadore
        4 la bella papessa
        5 il papa
        6 la temperantia
        7 l’amore
        8 il carro
        9 la fortezza
        10la ruota di fortuna
        11 il vecchio
        12 il traditore
        13 la morte
        14 il diavol
        15 la casa
        16 la stella
        17 la luna
        18 il sol
        19 l’angelo
        20 la justicia
        21 il mondo
        22 il matto

        Remarques :

        – la position du Pape en Vè position se retrouve aussi dans l’ordre de 1565 de F. Piscina « Discorso… »
        – la position du Math en XXIIème position se retrouve aussi dans les ordres de 1534 « Triomphi… » de Troilo Pomeran, d’un anonyme « Motti… » ca 1525-1540, d’un autre anonyme de ca. 1530-1560 « Trionfi di Tarocchi….. » de même que dans l’ordre de 1585 de T. Garzoni « Piazza Univerzale… »

        La position de La Mort en XIII est confirmée sur le Sermones (ca 1500), sur Pasquinata (1521)et sur le Catelin Goefroy (1557).
        La position du Bagat en I, que l’on retrouve sur le Sermones de Ludo (circa 1500) et sur « Pasquinata » 1521, se confirme à  l’alpha de la séquence des Atouts sur le Tarot de Catelin Goefroy de 1557… Ce sera là  l’ordre des TdM à  commencer par le TdM de Jean Noblet de 1650.

        De plus, la Maison académique (1654-1659) attribue le numéro 1 au Petit et place l’Excuse sur une vingt-deuxième ligne après le 21.
        A ce propos, l’on se souviendra que la Règle de 1637 stipule qu’il y a 22 Triomphes , et cite comme les 3 Hautes, Monde, Math et Bagat.
        Sachant que la Bagat est le premier et le Monde le vingt et unième, l’on en déduit que le Math est le vingt-deuxième.
        Pas si étonnant, si l’on conçoit que le but du jeu est de remporter tous les plis. Or, qu’advient-il en cas de Chlem ? Le Petit est joué à  l’avant-dernier tour, et l’Excuse fait son pli au en dernier…

        La position du Fol à  l’Omega de la séquence après le Monde ne signifie pas le Triomphe du Math sur le Monde mais suggère l’idée d’un Fou relevant peut-être de la divine folie [http://www.associazioneletarot.it/Saggi/Il_Folle.asp] voire de la thématique ludique et subversive de la Fêtes des Fous du Moyen Age

        « L’autre versant de la Messe des fous au Moyen age, c’est l’innocence
        merveilleuse, personnifiée par le FOU, qui supprime le chaos.
        Le « fou » -l’idiot du village, le plus démuni, le plus jeune de la
        communauté – incarne et fixe le VRAI CENTRE, et c’est par lui que
        l’on chasse le bouc émissaire »

        http://trionfi.com/0/d/91/index.php

        « la Messe des Fous se déroule dans la cathédrale, cadre idéal, car son
        architecture réunit toute la grandeur théologique médiévale et la vie
        des masses qui se sont conjuguées pour l’élever..
        Néanmoins nous savons par les travaux de Julio Caro Banoja que les
        Fêtes es Fous ont vite gagné la rue : le peuple participait à  ces
        fêtes qui n’étaient pas le seul apanage de clercs initiés.
        Les mouvements religieux de masse au Moyen age étaient surtout
        mobilisés par la maladie, la famine ou le désespoir ; ils ont laissé
        peu de traces sur les institutions ou la pensée médiévale.
        Pourtant, la foule itinérante, en quête de surnaturel et de
        miracle, « s’animait d’une grande confiance en elle-même, affichant un
        mépris pour toute discipline traditionnelle et toute contrainte. Son
        zèle l’entraînait à  faire fi des structures de l’Eglise, à  briser les
        barrières entre le peuple analphabète et les puissants lettrés, elle
        n’hésitait pas à  dénoncer les choses à  venir » (R. W. SOUTHERN,
        Western Society and the Church in the Middle Ages, p. 308).
        La Messe des Fous recueillera aussi l’énergie créatrice de ce peuple
        sans écriture. »

        Berry Hayward, La Messe des Fous

      2. Séquence pythagoricienne des 22 Atouts
        La méthodologie requiert que les Atouts soient disposés comme si l’on ignorait leur valeur iconographique ou ludique en ne tenant compte de leur valeur ordinale c’est à  dire de la première à  la vingt-deuxième position
        1
        2+3+4+5
        6+7+8+9+10+11+12
        13+14+15+16+17+18+19+20+21+22

        Le problème de l’Ordre des Atouts rend complexe et délicate le remplacement des nombres ordinaux du Nombre pentagonal 22 par le sujet allégorique correspondant dans la séquence des triomphes.

        Je suis redevable à  Michael Hurst [http://geocities.com/cartedatrionfi/index.html], lors de son « examen critique » de ma théorie de la séquence des Atouts en 1+4+7+10=22, d’avoir attiré mon attention sur les travaux de Mickael Dummett [ The Game of Tarot and the 1985 FMR article, Tarot Triumphant] ainsi que sur l’analyse du « Problème de l’Ordre des Atouts » de Thierry Depaulis dans « Tarot, Jeu et Magie »
        « Ses analyses [celles de M. Dummett], particulièrement celle publiée dans « The Game of Tarot » ne sont pas si différentes de l’analyse que vous présentez ici.
        (Les différences sont seulement votre bizarre placement du Fou et votre ségrégation du Bateleur.)
        Tous deux, vous divisez les Triomphes au Pape et à  la Mort, ce qui donne un regroupement tout à  fait intelligible des séries en trois types de sujet.
        La seule différence « apparente » entre vos deux analyses, c’est que vous vous concentrez sur ce qui accessoire, le nombre d’images dans chaque groupe, tandis que Dummett se fixa sur ce qui est essentiel, le type de sujet dans chaque groupe »
        (Michael Hurst, LTarot : “Alain’s 1+4+7+10 theory†)
        Que M. Hurst considère comme incident, le Nombre, et comme essentiel, l’Image, n’est pas ici l’important – même si la croyance de M. Hurst en une primauté du Signifié(l’Image) sur le Signifiant (le Nombre)relève davantage de la subjectivité que de l’objectivité : comment sinon rendre compte de la séquence 22 quant il s’agit des poèmes de Boïardo ou des Honneurs du Sola Busca ?
        Rien n’interdit de penser que la prédominance finale de la structure en 78 cartes se décomposant en 22 Atouts, 56 cartes (4×10+4×4) appartienne au registre de la contingence donc du hasard – ces nombres seraient alors purement fortuits et aléatoires. Néanmoins, on l’aura compris, je ne partage pas cette opinion…

        L’important n’est-il pas que l’arithmologie du Nombre pentagonal 22 (aspect quantitatif) coïncide, de façon non fortuite, avec l’analyse historique et symbolique de la série allégorique des Triomphes (aspect qualitatif) ?

        T. Depaulis examine 12 ordres différents issus des “jeux existant actuellement†, “des jeux anciens†et “des sources littéraires†.
        L’analyse des 12 ordres conduit à  la mise en valeur dans la séquence des Triomphes de 3 « blocs » – à  condition de « faire abstraction des 3 Vertus » (Tempérance, Justice et Force) » :
        Séquence 1 :
        Bateleur, Pape/Papesse, Impératrice/Empereur (avec qq. var.)

        Séquence 2 :
        Amoureux, Chariot, Roue de Fortune, Ermite, Pendu (avec qq. Var.)

        Séquence 3 :
        Mort, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Monde, Jugement (avec interversion possible des deux derniers).’

        Mises à  part le positionnement du Bateleur (et celui non mentionné du Math en pénultième et 22 ème position),
        l’analyse de la séries des Atouts en 3 séquences de Dummett et Depaulis offre en effet de surprenantes similitudes avec les 4 enceintes du nombre pentagonal 22 .

        La disposition arithmologique des 22 sujets allégoriques du Tarot classqiue s’avère conciliable avec 2 des trois grandes typologies mises à  jour par Dummett et Depaulis.: les Types B (« la plus ancienne connue »t ; T. Depaulis, op. cit] ) et C(« celle du TdM et de ses descendants comme le Tarot de Besançon et le Taroco Piemontese »[T ; Depaulis, op. cit.] ) .
        « La positon des 3 Vertus au milieu de ces 3 blocs successifs permet de regrouper les 12 ordres différents en 3 grands Types » dites A, B, C. (T ; Depaulis, op. cit.)

        Le Type B :

        [Bagat ?]
        Impératrice/Empereur, Papesse/ Pape

        [Tempérance] Amoureux, Chariot, [Force] Roue de Fortune, Ermite, Pendu [manqueraient + 2 Triomphes ou 2 Vertus peut-être comme Tempérance et Force par exemple?]
        Mort, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Jugement, [Justice], Monde, [Fol] [manqueraient +2 Triomphes comme Justice(Balance de Justice de St Michael lors de la pesée des âmes du dernier Jugement et le FOL ?]

        ***Dans ce cas, la Justice ne serait plus une Vertu mais relèverait de l’imagerie de l’apocalypse chrétienne …

        Le Type C ne pose pas de problèmes majeurs :

        Bateleur
        Papesse, Impératrice, Empereur, Pape
        Amoureux, Chariot, Justice, Ermite, Roue de Fortune, Force, Pendu
        Mort, Tempérance, Diable, Maison-Dieu, Etoile, Lune, Soleil, Jugement, Monde, Fol

        Nota bene :
        Toutefois, seraient à  exclure du champ d’une telle structure le Type A correspondant au « Tarocchino Bolognese actuel, le Tarot sicilien ( avec des modifications, le Minchiate (id.), le tarot dit de Charles VI et quelques autres jeux anciens » (T . Depaulis, op. cit)

        L’alpha et l’omega de la sequence allégorique : Bagat et Math ?

        Iconographiquement, la disposition pythagoricienne des 22 allégories en quatre enceintes soulève une double interrogation : les places de l’alpha et l’omega de la séquence des Triomphes – à  savoir le Bateleur à  l ‘alpha et le Fol à  l’omega de la séquence.

        L’on notera que le Sermones de l’Ordre B positionne le Bagat en 1ère position et place le Math sur la vingt-deuxième ligne après le Monde, en 21ème position.

        Le Pr Vitali dans « Tarocchi : Arte e Magia » examine les 12 plus anciens ordres du Tarot du XVIè siècle -et ce, depuis 1500 jusqu’à  1585.

        L’ordine del Trionfi nei documenti del sec. XVI (p.120)

        La disposition proposée s’avère conforme avec les plus anciens ordres datés de circa 1500 « Sermones de ludo… » et de 1521 « Pasquinata »

        Anonimo
        Sermones de ludo…
        Circa 1500

        1 El bagatella
        2 Imperatrix
        3 Imperator
        4 La papessa
        5 El papa
        6 La temperantia
        7 L’amore
        8 Lo caro trimphale
        9 La fortezza
        10La rota
        11El gobbo
        12 Lo impichato
        13 La morte
        14 El diavolo
        15 La sagitta
        16La stella
        17 La luna
        18 El sole
        19Lo angelo
        20La justicia
        21El mondo
        22El Matto

        P;Aretino
        Pasquinata
        1521

        1 il bagatella
        2 l’imperatrice
        3 l’imperadore
        4 la bella papessa
        5 il papa
        6 la temperantia
        7 l’amore
        8 il carro
        9 la fortezza
        10la ruota di fortuna
        11 il vecchio
        12 il traditore
        13 la morte
        14 il diavol
        15 la casa
        16 la stella
        17 la luna
        18 il sol
        19 l’angelo
        20 la justicia
        21 il mondo
        22 il matto

        Remarques :

        – la position du Pape en Vè position se retrouve aussi dans l’ordre de 1565 de F. Piscina « Discorso… »
        – la position du Math en XXIIème position se retrouve aussi dans les ordres de 1534 « Triomphi… » de Troilo Pomeran, d’un anonyme « Motti… » ca 1525-1540, d’un autre anonyme de ca. 1530-1560 « Trionfi di Tarocchi….. » de même que dans l’ordre de 1585 de T. Garzoni « Piazza Univerzale… »

        La position de La Mort en XIII est confirmée sur le Sermones (ca 1500), sur Pasquinata (1521)et sur le Catelin Goefroy (1557).
        La position du Bagat en I, que l’on retrouve sur le Sermones de Ludo (circa 1500) et sur « Pasquinata » 1521, se confirme à  l’alpha de la séquence des Atouts sur le Tarot de Catelin Goefroy de 1557… Ce sera là  l’ordre des TdM à  commencer par le TdM de Jean Noblet de 1650.

        De plus, la Maison académique (1654-1659) attribue le numéro 1 au Petit et place l’Excuse sur une vingt-deuxième ligne après le 21.
        A ce propos, l’on se souviendra que la Règle de 1637 stipule qu’il y a 22 Triomphes , et cite comme les 3 Hautes, Monde, Math et Bagat.
        Sachant que la Bagat est le premier et le Monde le vingt et unième, l’on en déduit que le Math est le vingt-deuxième.
        Pas si étonnant, si l’on conçoit que le but du jeu est de remporter tous les plis. Or, qu’advient-il en cas de Chlem ? Le Petit est joué à  l’avant-dernier tour, et l’Excuse fait son pli au en dernier…

        La position du Fol à  l’Omega de la séquence après le Monde ne signifie pas le Triomphe du Math sur le Monde mais suggère l’idée d’un Fou relevant peut-être de la divine folie [http://www.associazioneletarot.it/Saggi/Il_Folle.asp] voire de la thématique ludique et subversive de la Fêtes des Fous du Moyen Age

        « L’autre versant de la Messe des fous au Moyen age, c’est l’innocence
        merveilleuse, personnifiée par le FOU, qui supprime le chaos.
        Le « fou » -l’idiot du village, le plus démuni, le plus jeune de la
        communauté – incarne et fixe le VRAI CENTRE, et c’est par lui que
        l’on chasse le bouc émissaire »

        http://trionfi.com/0/d/91/index.php

        « la Messe des Fous se déroule dans la cathédrale, cadre idéal, car son
        architecture réunit toute la grandeur théologique médiévale et la vie
        des masses qui se sont conjuguées pour l’élever..
        Néanmoins nous savons par les travaux de Julio Caro Banoja que les
        Fêtes es Fous ont vite gagné la rue : le peuple participait à  ces
        fêtes qui n’étaient pas le seul apanage de clercs initiés.
        Les mouvements religieux de masse au Moyen age étaient surtout
        mobilisés par la maladie, la famine ou le désespoir ; ils ont laissé
        peu de traces sur les institutions ou la pensée médiévale.
        Pourtant, la foule itinérante, en quête de surnaturel et de
        miracle, « s’animait d’une grande confiance en elle-même, affichant un
        mépris pour toute discipline traditionnelle et toute contrainte. Son
        zèle l’entraînait à  faire fi des structures de l’Eglise, à  briser les
        barrières entre le peuple analphabète et les puissants lettrés, elle
        n’hésitait pas à  dénoncer les choses à  venir » (R. W. SOUTHERN,
        Western Society and the Church in the Middle Ages, p. 308).
        La Messe des Fous recueillera aussi l’énergie créatrice de ce peuple
        sans écriture. »

        Berry Hayward, La Messe des Fous

    2. > Tarot et néo-pythagorisme : mises à  jour

      A propos des rapports unissant le Tarot et le Pythagorisme, je tiens à  mettre en valeur l’excellente recherche de John Opsopaus, le créateur du « Pythagorean Tarot », qui, loin d’être concurrente de la mienne, la complète et l’éclaire:

      http://omphalos.org/BA/PT/index.html.

      Le Dr Robert O’Neill, auteur du livre « Tarot Symbolism » ainsi que de plusieurs essais remarquables défendit publiquement nos deux essais en les qualifiant de : [« Doors in the veil »] « Portes levant le voile[du Tarot] »

      Le même Dr. Robert O’Neill écrivit au sujet de la Structure arithmologique :
      [« I now see places where I thought we disagreed – but we were on
      parallel paths and actually agreed »]
      « Je vois maintenant des endroits où je pensais que nous étions en désaccord – alors que nous étions sur des voies parallèles et étions en réalité en accord ».

      Point de vuie partagé par Stuart R. Kaplan, auteur et éditeur de la célèbre « Encyclopedia of Tarot  » qui écrivit à  ce sujet :
      [« The material contained in your booklet is quite interesting to me… »]
      « Les éléments contenus dans votre opuscule m’apparaissent tout à  fait intéressants »

      John Opsopaus et moi-même soulignons notamment la présence de la Tetractys pythagoricienne dans le Tarot ; à  ce sujet, voici ce qu’écrivit Robert Place dont le dernier ouvrage  » The Tarot History,Symbolism & Divination » fut salué par Ronald Decker, Curateur du Musée des Cartes à  Jouer, Cincinnati, Ohio et co-auteur de « A Wicked Pack of Cards » et de « A
      History of the Occult Tarot » avec Sir Mickael Dummett et Thierry Depaulis.

      « Je fus particulièrement fasciné par le diagramme de Bougearel présentant la structure arithmologique du Tarot.
      Il a démontré que le jeu en entier est une extension de la Tetractys Pythagoricienne.
      Les cartes numérales forment chacune 4 Tetractys de 10 points, les figures [ou honneurs] forment une double Tetractys partageant la même base, les Triomphes forment une triple Tetractys qui partage deux côtés de la Tetractys centrale ; ainsi ensemble, elles nous donnent la simple, la double et la triple de même que 4 simples pour le quatrième [Tetractys] qui forment un triangle étendu.
      Cela, il le rapporte à  la pyramide. »

      Alain Bougearel a ajouté une nouvelle pierre à  ce savoir (pythagoricien]… »

      [« I was particularly fascinated by Bougearel’s diagram of the arithmological structure of Tarot. He has shown that the entire deck is an extension of the Pythagorean Tetractys. The Pips each form four Tetractys triangles of ten dots, the courts form a double Tetractys that shares a base; the trumps form a triple Tetractys that shares two sides of the center one, and together they give us the single, the double, the triple and four singles for the fourth, which form an extended triangle. This in turn he relates to the pyramid »
      « Alain Bougearel has added another layer to this knowledge… »]

  8. > Tarot et néo-pythagorisme
    Bonjour,

    Le Docteur Robert O’Neill vient de mettre à  jour son essai relatif aux rapports du Néo-Platonisme et du Tarot d’abord publié dans son excellent livre Tarot Symbolism (1986).

    NEOPLATONISM AND THE TAROT
    Dr. Robert O’Neill

    http://www.tarot.com/about-tarot/library/boneill/neoplatonism

    Citation extraite de l’Introduction :
    « La thèse présentée dans cet essai est que le système philosophique et mystique sous-jacent aux symboles du Tarot (i.e Le Mat et les Triomphes) est neo-platonicien. »
    [The thesis presented in this essay is that the philosophical and mystical system underlying the Tarot symbols (i.e., Fool + Trumps) is Neoplatonic.]

    Citation extraite de la Conclusion :
    « Il y a aussi de bonnes raisons de croire que l’on peut trouver les Mathématiques, l’ Astologie et la Magie Pythagoriciennes dans les premiers Tarots car ces dernières constituaient des parties intégrales de la vision du monde néo-platonicienne »

    [There is also good reason to believe that Pythagorean mathematics, astrology, and magic can be found in the early Tarot since these were integral parts in the Neoplatonic worldview]

    Le lecteur saura apprécier la rigueur historique d’O’Neill qui depuis de nombreuses années soutient la relation Tarot et Néo-platonisme.

    Alain Bougearel

  9. Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
    Bonjour,

    J’ai offert de dater le Tarot de François Chosson en 1672 en m’appuyant sur Stuart R. Kaplan , Encyclopedia of Tarot II:310, 312. et sur le Blumenstein Museum de Solothurn/
    Soleureen en Suisse où se trouve le jeu : ces deux sources donnent 1672 en se fondant sur le Deux de Deniers qui porte la date du jeu : 1c72 lu comme 1672.
    En effet 1772 est trop tardif : il est peu probable que François Chosson ait été encore en exercice à  cette date.
    De plus la famille de cartiers Chosson est présente dans les Archives dès 1630.

    Mais plusieurs spécialistes remettent en question cette datation.
    La datation de 1672 du Tarot de Marseille du maître-cartier marseillais François Chosson est notamment contestée par Thierry Depaulis qui daterait le jeu circa 1734 voire plus précisément 1762 sachant que selon l’historien des cartiers marseillais , Joseph Billioud, F. Chosson est mentionné dans les archives (D’Allemagne) à  partir de cette date et jusqu’en 1756 : on peut donc supposer sa présence à  cette date tardive.
    Demeure le problème du :
    1c72
    Thierry Depaulis suppose que les chiffres ont été inversés par erreur sur la planche du Deux de Deniers :
    1672 au lieu de 1762…

    Alain Bougearel

    1. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
      Bonsoir Alain,

      si j’ai bien compris, le tarot de Jean Noblet (Paris -circa 1650) « redevient » la plus ancienne repésentation des 22 allégories dont nous disposons ? Le jeu de François Chosson ne lui étant plus tout-à -fait contemporain ?

      Comment expliques-tu ce graphisme si « cru » du Noblet et comment se justifie-t-il selon toi ?
      Merci pour toutes ces recherches historiques.

      Fraternellement,

      Laurent E.

      1. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
        Bonjour

        Non, ce n’est pas encore un fait historique.

        Disons que le jeu est « officiellement » daté de 1672 mais que certains doutes légitiment de mettre cette datation sous réserve en attendant …

        Coridalemnt

        Alain

        1. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
          Bonjour Laurent

          La consultation des Archives (D’Allemagne) donne 4 Chosson (s):

          > Chosson, à  Romans, 1757
          > Chosson (François) à  Marseille, 1734-1756
          > Chosson (Guillaume) à  Marseille, 1773-1809
          > Chosson et Fautrier, à  Marseille, 1807

          Aucune mention d’un Chosson dès 1630.

          1630 n’étant que la date où des cartiers sont mentionnés à  Marseille officiellement selon T. Depaulis.

          Selon les tenants de la thèse du 1672, le fait que les cartiers étaient attestés dès 1630 et qu’un jeu de F. Chosson était daté dès 1672 pouvait faire supposer l’existence d’une tradition Tdm dès 1608 selon P. Camoin.

          Mais le fait qu’aucun Chosson ne soit mentionné avant 1734 remet très fortement cette thèse en question désormais.

          La thèse du 1762 ressort fortifiée de l’examen des Archives.
          De plus, comme le souligne Ross Caldwell, il n’est impossible de supposer une activité ultérieure de F Chosson ou d’un familier après 1756, dernière date attestée de son activité dans les Archives.

          Alain Bougearel

        2. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
          Bonjour Laurent

          La consultation des Archives (D’Allemagne) donne 4 Chosson (s):

          > Chosson, à  Romans, 1757
          > Chosson (François) à  Marseille, 1734-1756
          > Chosson (Guillaume) à  Marseille, 1773-1809
          > Chosson et Fautrier, à  Marseille, 1807

          Aucune mention d’un Chosson dès 1630.

          1630 n’étant que la date où des cartiers sont mentionnés à  Marseille officiellement selon T. Depaulis.

          Selon les tenants de la thèse du 1672, le fait que les cartiers étaient attestés dès 1630 et qu’un jeu de F. Chosson était daté dès 1672 pouvait faire supposer l’existence d’une tradition Tdm dès 1608 selon P. Camoin.

          Mais le fait qu’aucun Chosson ne soit mentionné avant 1734 remet très fortement cette thèse en question désormais.

          La thèse du 1762 ressort fortifiée de l’examen des Archives.
          De plus, comme le souligne Ross Caldwell, il n’est impossible de supposer une activité ultérieure de F Chosson ou d’un familier après 1756, dernière date attestée de son activité dans les Archives.

          Alain Bougearel

      2. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
        Bonjour

        Non, ce n’est pas encore un fait historique.

        Disons que le jeu est « officiellement » daté de 1672 mais que certains doutes légitiment de mettre cette datation sous réserve en attendant …

        Coridalemnt

        Alain

      3. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
        Bonjour Laurent

        Comme tu le sais, la datation du jeu est sujette à  questions.
        Je ne suis qu’un auteur, amateur d’histoire et, je m’en remets aux historiens compétents.
        Toutefois, ces derniers sont en désaccord sur la question du Chossson.
        J’ai donc exposé les deux thèses en présence.

        Comme cette question est d’actualité pour les amateurs des TdM, j’ai écrit en ce sens à  Stuart R. Kaplan et au Conservateur du Musée où est conservé le jeu.

        Voici la copie de mon courrier de ce jour.

        Recevrai-je une réponse?
        En tous cas, j’aurai essayé, non?

        Cordialement

        Alain Bougearel

        Madame, Monsieur le Conservateur,

        Nous vous écrivons car nous préparons un article sur la datation
        controversée du Tarot de Marseille de François Chosson.
        Nous avons dans ce sens écrit à  Stuart Kaplan.

        Nous vous serions très obligés si vous acceptiez de nous fournir le
        scan du Deux de Deniers et tous renseignements que vous jugeriez
        intéressants quant aux modalités d’acquisition.

        Votre propre expertise du jeu et les raisons légitimant le 1672.

        T. Depaulis et F. Billioud remettent en question la datation à  1672
        en argumentant principalement sur l’absence de cartiers au nom de
        Chosson dans les Archives ou chez D’Allemagne avant 1734.
        T. Depaulis propose donc de dater le jeu de 1762 car François Choson
        est répertorié en activité entre 1734 et 1756.
        L’on suppose dans cette hypothèse une activité ultérieure du cartier
        ou d’un familier pour le jeu portant la date rectifiée de 1762…

        Toutefois, l’hypothèse de Depaulis fondée sur le travail d’archives
        de F. Billioud repose sur 3 suppositions :
        -que les archives soient exhaustives
        -que les chiffres aient été inversés par erreur 1672 au lieu de 1762
        -une activité tardive (après 1756)

        L’hypothèse du 1672, elle, repose sur le Deux de Deniers et sur le
        fait que les cartiers soient présents dans cette ville dès 1630.

        Merci de m’avoir lu.

        Alain Bougearel
        de la Société des Gens de Lettres de France

        http://www.trionfi.com/lf/tarot/musee-des-cartes-a-jouer-et-des-
        tarots/

      4. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
        Bonjour Laurent

        Comme tu le sais, la datation du jeu est sujette à  questions.
        Je ne suis qu’un auteur, amateur d’histoire et, je m’en remets aux historiens compétents.
        Toutefois, ces derniers sont en désaccord sur la question du Chossson.
        J’ai donc exposé les deux thèses en présence.

        Comme cette question est d’actualité pour les amateurs des TdM, j’ai écrit en ce sens à  Stuart R. Kaplan et au Conservateur du Musée où est conservé le jeu.

        Voici la copie de mon courrier de ce jour.

        Recevrai-je une réponse?
        En tous cas, j’aurai essayé, non?

        Cordialement

        Alain Bougearel

        Madame, Monsieur le Conservateur,

        Nous vous écrivons car nous préparons un article sur la datation
        controversée du Tarot de Marseille de François Chosson.
        Nous avons dans ce sens écrit à  Stuart Kaplan.

        Nous vous serions très obligés si vous acceptiez de nous fournir le
        scan du Deux de Deniers et tous renseignements que vous jugeriez
        intéressants quant aux modalités d’acquisition.

        Votre propre expertise du jeu et les raisons légitimant le 1672.

        T. Depaulis et F. Billioud remettent en question la datation à  1672
        en argumentant principalement sur l’absence de cartiers au nom de
        Chosson dans les Archives ou chez D’Allemagne avant 1734.
        T. Depaulis propose donc de dater le jeu de 1762 car François Choson
        est répertorié en activité entre 1734 et 1756.
        L’on suppose dans cette hypothèse une activité ultérieure du cartier
        ou d’un familier pour le jeu portant la date rectifiée de 1762…

        Toutefois, l’hypothèse de Depaulis fondée sur le travail d’archives
        de F. Billioud repose sur 3 suppositions :
        -que les archives soient exhaustives
        -que les chiffres aient été inversés par erreur 1672 au lieu de 1762
        -une activité tardive (après 1756)

        L’hypothèse du 1672, elle, repose sur le Deux de Deniers et sur le
        fait que les cartiers soient présents dans cette ville dès 1630.

        Merci de m’avoir lu.

        Alain Bougearel
        de la Société des Gens de Lettres de France

        http://www.trionfi.com/lf/tarot/musee-des-cartes-a-jouer-et-des-
        tarots/

    2. > Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
      Bonsoir Alain,

      si j’ai bien compris, le tarot de Jean Noblet (Paris -circa 1650) « redevient » la plus ancienne repésentation des 22 allégories dont nous disposons ? Le jeu de François Chosson ne lui étant plus tout-à -fait contemporain ?

      Comment expliques-tu ce graphisme si « cru » du Noblet et comment se justifie-t-il selon toi ?
      Merci pour toutes ces recherches historiques.

      Fraternellement,

      Laurent E.

  10. Datation controversée du Tarot de Marseille de F. Chosson : 1672 ou 1762?
    Bonjour,

    J’ai offert de dater le Tarot de François Chosson en 1672 en m’appuyant sur Stuart R. Kaplan , Encyclopedia of Tarot II:310, 312. et sur le Blumenstein Museum de Solothurn/
    Soleureen en Suisse où se trouve le jeu : ces deux sources donnent 1672 en se fondant sur le Deux de Deniers qui porte la date du jeu : 1c72 lu comme 1672.
    En effet 1772 est trop tardif : il est peu probable que François Chosson ait été encore en exercice à  cette date.
    De plus la famille de cartiers Chosson est présente dans les Archives dès 1630.

    Mais plusieurs spécialistes remettent en question cette datation.
    La datation de 1672 du Tarot de Marseille du maître-cartier marseillais François Chosson est notamment contestée par Thierry Depaulis qui daterait le jeu circa 1734 voire plus précisément 1762 sachant que selon l’historien des cartiers marseillais , Joseph Billioud, F. Chosson est mentionné dans les archives (D’Allemagne) à  partir de cette date et jusqu’en 1756 : on peut donc supposer sa présence à  cette date tardive.
    Demeure le problème du :
    1c72
    Thierry Depaulis suppose que les chiffres ont été inversés par erreur sur la planche du Deux de Deniers :
    1672 au lieu de 1762…

    Alain Bougearel

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